Les mots
Comme l’oiseau blessé qui, dans la solitude,
S’en va cacher la mort qui le prend doucement,
Tel un enfant honteux voilant la turpitude
Sous un rictus amer et qui se veut confiant.
Semblable à ces âmes que déchire l’ennui
Qui se jettent avides parmi un bain de foule,
Tout comme cet amant qui recherche l’oubli
Voyant qu’autour de lui son univers s’écroule,
Tu restes là, des heures, ton regard évasif
Fixant, désespéré, la pendule obsédante
Au tic-tac sonore. Tandis que fugitif
Un sourire apparaît sur tes lèvres d’amante.
Que cherche ta pensée, je ne saurais le dire!...
Tu sembles émerveillée et contriste à la fois,
J’ai soudain l’impression que tu voudrais me dire
Ces mots que, si souvent, tu disais autrefois.